🔵📖 À l’occasion de la semaine pour la justice sociale, le syndicat UNI met en avant les métiers de la propreté et de la sécurité. Notre Fédération a la fierté de représenter ces travailleuses et ces travailleurs de l’ombre qui font tant pour nous au quotidien. Dans un monde où les projecteurs sont souvent braqués sur les grandes réalisations et les figures emblématiques, les métiers du service restent bien souvent dans l’ombre. Pourtant, ces professions sont essentielles à notre quotidien. Pour lever le voile sur ces travailleurs invisibles, nous avons rencontré Racha Belmehdi, qui, pour son deuxième essai, “A votre service”, a choisi de dénoncer le mépris et les maltraitances des travailleurs essentiels invisibles.
Quel a été le déclic qui vous a conduit à écrire sur ce sujet ?
J’ai exercé tous les petits jobs de baby-sitter, hôtesse d’accueil, serveuse, vendeuse, et j’ai été choquée par le changement de traitement qui leur a été réservée… le temps du Covid. On s’est rendu compte à quel point ces métiers, qui, hier, étaient dépréciés de tous, se retrouvaient en première ligne face au coronavirus, et, du coup, ces travailleurs redevenaient essentiels, et sans cesse remerciés. Je devais faire la lumière sur ces invisibles nécessaires à notre quotidien.
Le service c’est l’enfer ?
On est dans une société très hiérarchisée socialement et les personnes, souvent des femmes, qui travaillent dans le secteur du service sont issus de milieux moins favorisés, se retrouvent en bas de l’échelle. Finalement, ça nous donne une sorte d’autorisation de nous adresser à eux de façon condescendante… Confrontées au public, elles se retrouvent au première loge du mécontentement et doivent absorber comme une éponge toute leur agressivité. On parle souvent du burn-out chez les cadres, mais on oublie la santé de l’employé de base qui se prend de la violence toute la journée, et, une fois rentrée chez lui, doit gérer son mal-être tout seul.
Comment améliorer le quotidien de ces travailleurs ?
Ça commence par une approche plurielle impliquant à la fois les patrons, les législateurs, et les clients. En responsabilisant les patrons, en légiférant pour protéger les droits des travailleurs, en sensibilisant les clients, on peut sensibiliser la société civile sur la réalité de ces métiers au quotidien.