Mise à jour du 29/11/2017
La CFTC appelle ses militants et tous les salariés de chez Castorama et Brico-dépôt à un mouvement national le 1er décembre 2017 qui prendra la forme d’une grève, de débrayage, de regroupement de salariés devant le siège de Castorama (Templemars) et dans quelques magasins ciblés.
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Forte d’une orientation stratégique “Low Cost” sur les prix et sur les coûts… la direction groupe décline aujourd’hui cette vision commerciale à l’humain… Alors que les politiques des gouvernements successifs visent à redonner confiance aux entrepreneurs au travers d’allègements de charges en tout genre (CICE), la direction de Castorama, non contente d’avoir touchée ces aides, décide maintenant de se séparer de ses collaborateurs et s’apprête à délocaliser une partie de ses activités…
Comment maintenir la confiance des salariés et l’envie de continuer à s’investir dans ce groupe ? La CFTC est en panne d’arguments face à des décisions purement financières où l’humain est sacrifié sur l’hôtel de la rentabilité! A quoi doivent s’attendre les collaborateurs qui resteront ? Les orientations stratégiques passées et futures de Castorama autant que celles du groupe ne présument pas de jours heureux pour l’emploi et le social. Petit récapitulatif d’une gestion à court terme où depuis plus d’une dizaine d’années, la direction de Castorama s’oriente vers la réduction des coûts.
Dès 2005, nous avons assisté à des prises de décisions stratégiques allant dans ce sens :
- Massification des achats afin de réduire les prix de revient.
- Les livraisons aux clients sont externalisées au fil des départs et des retraites des chauffeurs-livreurs.
- En 2015, Castorama annonce la mise en place d’un ERP sous SAP.
En juin 2015, Castorama annonce la fermeture de deux magasins structurellement déficitaires. Un PSE est négocié et mis en place.
Début 2016, présentation d’un projet “facilitant” le commerce.
Mai 2016, la direction tente de négocier une GPEC (gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences). Celle-ci doit s’appliquer en septembre 2016. Face au délai et l’absence de moyens accordés pour accompagner les salariés, la CFTC et les syndicats refusent de signer l’accord.
Juin 2016, la Direction annonce la mise en place effective d’un ERP (PGI en français) avec toutes ses conséquences sur l’évolution des métiers (La direction annonce qu’il n’y aura pas de conséquences directes sur l’emploi).
Septembre 2016 : Le projet “master data” (déjà mis en place) est présenté au CCE pour information et consultation.
Mars 2017 : La direction de Castorama présente au CCE les tâches supprimées pour le métier de Gestionnaire Administrative (représente la filière comptabilité dans les magasins) et réfléchit à un accompagnement pour les salariés touchés par une baisse de leur activité.
Avril 2017 : La direction de Castorama annonce froidement par l’intermédiaire des directeurs de magasins et des N+1 la suppression pure et simple des métiers de la filière “comptabilité” (GA) en magasin. Le CCE comprend que les décisions sont celles du groupe Kingfisher international. Ces collaborateurs ont une ancienneté comprise entre 15 et 30 ans… pour un âge supérieur à 40 ans.
Novembre 2017 : Le groupe, par l’intermédiaire de Véronique Laury, annonce qu’un pôle “service partagé” est créé en Pologne. Ce pôle regroupe la finance, la comptabilité et le contrôle de gestion. Le siège de Castorama est touché de plein fouet par cette annonce. Le nombre de Collaborateurs concernés est en cours de calcul …
La CFTC ne nie pas le besoin vital d’une réorganisation de l’entreprise, ni celle d’une restructuration et encore moins celle de revoir la politique liée à la relation “Client” mais cette annonce reflète un manque flagrant d’anticipation et une décision du groupe Kingfisher essentiellement financière au détriment de l’humain.
Les salaires stagnent depuis de nombreuses années, la grille de salaire n’a pas évolué depuis trois ans, l’intéressement est en baisse, à quoi les collaborateurs de Castorama doivent ils s’attendre DEMAIN ? La CFTC émet aujourd’hui de sérieuses inquiétudes pour l’emploi. Il y a quelques années, le directeur général de Kingfisher s’était adressé au gouvernement français en lui promettant des embauches importantes en échange d’une loi sur le travail du dimanche et un assouplissement sur le code du travail… Aujourd’hui, la direction du Groupe s’attaque à l’emploi en considérant ses salariés, non comme une ressource et une force, mais comme une banale charge de compte d’exploitation…
Le terme de “Collaborateurs” a de moins en moins de sens … si ce n’est qu’à collaborer à la réduction des coûts en perdant leur emploi…
Jean Michel Fruit
Délégué Syndical Central Castorama