L’analyse de Patrick ERTZ, président de la Fédération CFTC-CSFV, sur le Grand débat.
« Dans le monde de l’entreprise qui nous intéresse, Macron propose de travailler davantage par l’allongement de la durée de cotisation. Si je prends l’exemple de Carrefour qui a signé un accord de rupture conventionnelle collective pour faire partir 3 000 séniors en départs volontaires, comment la direction du travail peut-elle le valider ? Par quel tour de magie peut-on supprimer des emplois et demander aux salariés de travailler plus longtemps. C’est totalement incohérent ! Je comprends que les gens doutent de ces annonces !
Par ailleurs, quand la ministre de la santé, Agnès Buzyn, précise que la retraite minimum passerait à 1 000 euros parce qu’elle devait être supérieure d’au moins 100 euros au minimum vieillesse, je trouve ça profondément injuste. Comment une caissière qui a travaillé à temps plein toute sa vie et cotisé les années nécessaires, peut-elle percevoir quasiment le minimum vieillesse.
Dans ce gouvernement, il existe un véritable décalage entre le discours et la réalité. Non seulement le travail n’est pas revalorisé mais le logement continue de peser de plus en plus lourd dans les salaires…
Enfin, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), que l’on a transformé en baisse de charges, a surtout profité aux plus grosses entreprises, alors que ce sont les petites qui créent l’emploi. Les Gilets jaunes ne sont peut-être plus aussi nombreux dans la rue, mais ils sont encore dans le coeur des Français. Que ce soit les retraités, les artisans ou les commerçants, personne ne voit les 10 milliards que Macron a lâchés.
Pour conclure, la CFTC a toujours été favorable au débat et a incité ses militants à y participer. Ce qui est dangereux c’est quand le gouvernement fait semblant d’entendre et finalement ne tient pas compte des doléances. Alors, plus rien ne bouge ! ».
Retrouvez cette analyse sur le grand débat dans le magazine Impulsion n°64 de juin 2019