🔵📨 La Fédération CFTC-CSFV a interpelé les présidents des commissions des affaires sociales et économiques à l’Assemblée Nationale au sujet des violences et du harcèlement au travail dans un courrier retranscrit ci-dessous :
Madame la Présidente, Monsieur le Président,
Il y a un an, notre fédération nationale a attiré l’attention de Madame Elisabeth BORNE, Première Ministre, sur les violences que subissent les salariés sur leur lieu de travail.
Dans cette correspondance, nous nous étions alors référés à l’étude faite par le syndicat international UNI Global Union, dont notre fédération est membre, et qui démontre que les violences existaient sur le lieu de travail avant 2019, mais que l’apparition de la COVID a littéralement fait exploser les signalements sur ces comportements inadmissibles.
L’annonce de la ratification par la France de la 190e convention de l’Organisation International du Travail (OIT) nous avait donné l’espoir que la France allait se saisir de ce sujet et allait apporter une réponse législative aux trop nombreuses agressions dont sont victimes les salariés de nos professions sur leur lieu de travail.
Nous regrettons que le Parlement ne se saisisse pas de ce sujet du mal être au travail.
Nous avons mené une enquête auprès des adhérents CFTC des professions concernées et les résultats sont édifiants. Sur un panel de plus de 1300 salariés interrogés :
– 70% déclarent n’avoir reçu aucune formation pour savoir comment réagir face à de la violence ou du harcèlement sur leur lieu de travail,
– 54% estiment que les mesures existantes au sein de leur entreprise sont inefficaces pour lutter contre les violences et le harcèlement,
– 17% indiquent qu’il n’y a aucune mesure prise dans leur entreprise.
Aussi, cette étude montre que parmi les salariés qui se disent avoir été victime ou témoin de violence ou de harcèlement au travail, 32,25% n’ont pas signalé ces agissements à la hiérarchie ou aux représentants du personnel par peur des éventuelles conséquences.
En conséquence, nous nous permettons de vous solliciter, Madame Charlotte Parmentier-Lecocq, Présidente de la commission des affaires sociales, ainsi que votre homologue, Monsieur Stéphane Travert, Président de la commission des affaires économiques, afin que ce sujet soit enfin traité avec le sérieux qu’il mérite.
D’autres pays européens ont légiféré sur ce sujet et il est temps que la France en fasse de même.
Nous restons à votre entière disposition pour toute information complémentaire.
Et vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos très respectueuses salutations.
Patrick ERTZ,
Président de la Fédération des syndicats CFTC-CSFV